LA BANQUE MONDIALE REVOIT SES PREVISIONS DE CROISSANCE ECONOMIQUE A LA BAISSE POUR L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE
A la quatrième édition d’Africa’s Pulse tenue en vidéoconférence le 29 septembre 2016 sur les perspectives économiques de l’Afrique, l’Association Nationale des Jeunes Economistes du Burkina Faso (ANJE-BF) à l’instar d’autres organisations de recherche, de société civile et des média n’a pas manqué d’y prendre part à Ouagadougou au Burkina Faso.
Vue de représentants résidents de la Banque mondiale Burkina Faso ; Lionel YARO et Mariam DIOP
La Banque mondiale revoit ses prévisions de croissance économiques à la baisse en Afrique subsaharienne par rapport aux prévisions d’avril 2016. Le taux de croissance devrait continuer de baisser à 1,6 % en 2016, après avoir ralenti à 3 % en 2015. Ce ralentissement s’explique par le fait que les grandes économies (Nigéria et Afrique du Sud) de la région continuent de subir les répercussions de la chute des cours des matières premières notamment le pétrole.
Conférenciers en direct de Washington ; Albert Zeufack à Droite, Economiste en Chef de la Banque mondiale pour l’Afrique
Malgré cette morosité générale, il ressort des analyses d’Africa’s Pulse qu’un quart des pays en Afrique parviennent à maintenir une bonne dynamique de croissance. L’Ethiopie, le Rwanda et la Tanzanie (taux de croissance supérieur à 6 %), la Côte d’Ivoire et le Sénégal sont des économies les plus dynamiques.
L’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, Albert Zeufack attribue ces performances relatives à la solidité du cadre de gestion macroéconomique et à une réglementation plus favorable aux activités commerciales.
Du moment où la baisse des matières premières, notamment le pétrole, répond de plus en plus à des normes structurelles, la reprise devrait être modeste en 2017 et 2018, soit respectivement une croissance réelle du PIB prévue à 2,9 % et 3,6 %.
L’urgence pour certains pays (notamment pétroliers) serait de procéder à des ajustements structurels pour résister aux chocs et réorienter leur politique macroéconomique.
Vue de participants à Ouagadougou, le Professeur Idrissa M. OUEDRAOGO Directeur du CEDRES 2ème à partir de la gauche
La diversification des économies d’Afrique est un impératif, tout en améliorant la productivité agricole. La productivité agricole dans la plus part des pays d’Afrique subsaharienne est en baisse. Il est préconisé d’améliorer la productivité des petits exploitants agricoles en vue d’augmenter les revenus des populations rurales en Afrique subsaharienne.
Au-delà de la vidéoconférence, les débats se sont poursuivis dans les locaux de la Banque mondiale à Ouagadougou. Le Pr Idrissa M. OUEDRAOGO et Mariam DIOP sont revenus sur certains principes qui justifient l’hétérogénéité de la croissance dans les différents pays et certaines incohérences de la politique économique au Burkina Faso. Des participants jugent les préconisations de la Banque mondiale pertinentes, seulement qu’il faudra prendre le soin d’évaluer les risques liés à la difficile redistribution des revenus agricoles sur l’économie dans son ensemble. L’enlisement dans le secteur agricole est un grand facteur de risque.
Ouagadougou le 01 octobre 2016
Abdoulaye SIRY
Secrétaire Général / ANJE-BF
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